Christian Cardon, est le chef de la délégation à Gaza du Comité International de la Croix-Rouge. Alors qu’un cessez-le-feu a été signé il y a exactement une semaine dans la bande de Gaza, Israël a arrêté près de 300 personnes lors de son offensive terrestre en juillet dernier. La plupart était des civils pris au piège dans les quartiers où les chars israéliens ont pénétré. Au moins 38 sont encore dans les geôles israéliennes, où le CICR est l’une des seules organisations à pouvoir leur rendre visite.
Originaire de la ville de Khuzaa, située à la frontière Est avec Israël, Meriem Al Najar a fui sa maison au début de l’opération terrestre. Mais 5 membres de sa famille n’ont pas eu le temps de s’enfuir. Des civils qui ont ensuite été relâchés.
Meriem Al Najar :
Les militaires israéliens ont capturé des membres de ma famille quand ils sont rentrés dans le village. Ce sont uniquement des civils. Les Israéliens les ont relâchés au moment ils se sont retirés. En fait, ils les ont utilisés comme bouclier humain pour se protéger. Ce n’est vraiment pas normal. Ils ont été arrêtés et utilisés par Israël. On n’avait pas de nouvelles d’eux. On les pensait morts. Il a fallu qu’on ait des informations par le CICR pour savoir qu’ils étaient encore en vie.
Le Comité international de la Croix-Rouge est le seul à être en contact avec les prisonniers détenus. Des personnels du CICR ont pu leur rendre visite.
Christian Cardon, est le chef de la délégation à Gaza :
Notre délégué, qui visite les personnes arrêtées dans les prisons en Israël, s’assure que le détenu puisse passer un message, que nous, le CICR, allons ensuite transmettre à la famille. Il s’agit évidemment de nouvelles uniquement familiales, d’ordre familial, qui est quelque chose que nous avons pu faire avec beaucoup de personnes qui ont été arrêtées.
Les autorités israéliennes refusent de communiquer sur le nombre de prisonniers retenus. Selon les médias locaux, près de 300 Gazaouis ont été capturés. Au moins 38 d’entre eux sont toujours interrogés. Ce Palestinien de l’Est de la bande de Gaza préfère rester anonyme, mais il a été informé que 4 membres de sa famille était toujours retenus en Israël. Il se dit persuadé que c’est une erreur et que ce sont des civils.
Un Palestinien :
Je crois que c’est juste une question de temps et qu’ils vont sortir, aujourd’hui, demain ou après-demain. Apparemment, ce qu’on dit, c’est qu’ils ont été capturés parce qu’ils n’ont pas évacué lors de l’incursion terrestre.
L’accès à un avocat leur a été refusé. Aucun statut ne leur a été accordé jusqu’à maintenant. Ils ne sont pas reconnus comme des combattants par Israël, alors que la convention de Genève qui réglemente les prisonniers de guerre devrait s’appliquer.
Christian Cardon du CICR :
L’approche du CICR quant à la visite des détenus, c’est de privilégier dans un premier temps le dialogue confidentiel avec les autorités détentrices, et donc de s’assurer qu’après chacune de ces visites que nous allons faire, on puisse avoir ce dialogue, et de s’assurer qu’après, on puisse voir une amélioration, le cas échéant, du traitement et des conditions de détention.
Certaines ONG dénoncent des tortures dans les prisons israéliennes. Depuis le mois de juin, au total 2.000 Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza ont été arrêtés, portant à plus de 7.000 le nombre de détenus palestiniens dans les prisons israélienens.